Clôture du Symposium International sur la communication des urgences nucléaires et radiologiques au public

9 décembre 2018
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Le vendredi 5 octobre 2018, Mme Elena Buglova, Directrice du Centre des Incidents et des Urgences à l’AIEA, a procédé à la clôture des travaux du « Symposium International sur la communication des urgences nucléaires et radiologiques au public » auquel ont participé 400 experts, professionnels de communication et journalistes représentant 74 Etats membres et 13 organisations internationales.

Les participants à ce premier symposium sur la communication avec le public en cas d’urgence nucléaire et radiologique, organisé par l’AIEA, ont discuté des challenges que connaissent les acteurs impliqués dans la communication avec le public. Au terme de ces discussions, les participants ont souligné l’importance de la préparation, de la compréhension des besoins d’information du public, des exercices et de la coordination dans toute situation d’urgence nucléaire ou radiologique.

La préparation : durant cette phase, il convient de comprendre les besoins d’information du public et d’identifier et planifier les actions de communication et les messages, en coordination avec les parties prenantes, ainsi que d’informer au préalable le public sur la radioprotection et d’utiliser et adapter les nouvelles tendances de communication.

Les exercices de crises : ils doivent inclure le volet communication. Ces exercices doivent s’approcher, le plus possible, des cas d’urgence nucléaire ou radiologique et font partie intégrante d’un processus de formation continue.

La communication avec le public : Il est indispensable d’adapter le langage utilisé, les outils et les méthodes de communication au contexte culturel et démographique en question en vue d’assurer une communication fiable, transparente et efficace avec le public.

La compréhension des messages doit être facilitée par l’utilisation d’une terminologie simple et des supports adaptés (vidéos, illustrations…).

L’étroite collaboration entre les experts et les communicants dans la conception des outils et messages de communication, dans le cadre d’une approche multidisciplinaire, d’une part, et, d’autre part, entre les institutions locales, nationales et internationales est très importante pour assurer la cohérence des messages disséminés.

Les actions de communication futures, devront être axées sur les bonnes pratiques en matière de communication avec le public en cas de situation d’urgence.

Ont participé à la dernière session du symposium : Dr Khammar MRABIT, Directeur Général d’AMSSNuR, M. Serge Gais, Directeur de l’information et de la communication publique de l’AIEA, M. Martin Nesirky Directeur du service d’information des Etats Unis d’Amérique, M. Abel Julio Gonzales, représentant de l’autorité de sûreté nucléaire d’Argentine, M. Brooke Buddemeier du Lawrence Livermore National Laboratory des Etats Unis d’Amérique et Mme Yi-Hui Christine Huang, professeur à l’université de Hong Kong en Chine.

Ces participants ont insisté sur le fait que pour être préparé à une situation d’urgence nucléaire ou radiologique, il convient de créer et maintenir la confiance, la crédibilité et la compréhension vis-à-vis du public, et ce, à travers, entre autres, l’éducation du public aux enjeux et aux concepts clés relatifs aux domaines radiologiques et nucléaires, tels que les mesures de la radioactivité.

C’est dans sens que l’AIEA a développé des contenus sous forme de vidéos et autres, ainsi que des canaux d’information du public permettant à ce dernier d’acquérir les connaissances de base et d’être familiarisé avec la terminologie en question.

La préparation aux situations d’urgence nucléaires et radiologiques comprend également la préparation de l’organisme chargé de l’information et de la communication avec le public, notamment en termes de procédures. Les exercices permettent également de se préparer et de s’assurer que ledit organisme est en mesure de communiquer clairement et adéquatement et que les messages transmis ont été facilement assimilés par le public et de prendre les mesures nécessaires en vue de former les journalistes et tous les autres médias d’information aux messages utilisés.

Pour ce faire, l’AIEA, dans le cadre de son programme de coopération, organise souvent des exercices et y associe les Etats membres.
Tous les panélistes admettent que la confiance est un élément clé pour réussir la communication avec le public. Il s’agit tout d’abord d’avoir le même objectif que celui du public, à savoir la radioprotection, ensuite d’écouter attentivement les interrogations, d’interagir rapidement, de partager les informations précises et actualisées et d’entretenir les relations avec les relais d’information, en l’occurrence les médias, et de leur fournir des informations fiables. Le management de la confiance revêt, à ce titre, une importance majeure et pourrait être intégré en tant que fonction stratégique et indicateur de performance dans le processus de la communication en situations d’urgence.

Les mass médias permettent, en outre, de faciliter la diffusion de l’information, d’où la nécessité pour les communicants d’informer les journalistes au bon moment afin qu’ils puissent comprendre et faire comprendre les messages au public. Les exercices restent le moyen le plus efficace pour se préparer aux situations d’urgence et investir en relation avec les journalistes.

L’expérience de l’AIEA est très percutante dans le domaine de la communication avec le public en cas de situations d’urgence nucléaire ou radiologique. La prochaine étape serait d’informer les politiciens sur l’intérêt du sujet et de transformer les recommandations de la semaine en plan d’action pour proposer des solutions concrètes pour la continuation des travaux de ce symposium.

En effet, tous les communicants et les experts des différentes parties prenantes concernées par la communication en situation d’urgence nucléaires et radiologiques doivent faire partie de chaque programme de gestion et d’intervention dans ce type de situation. Ceci doit être reflété dans une stratégie claire de communication au public, y compris la définition des rôles, des responsabilités et des objectifs. L’expert et le communicant doivent absolument travailler ensemble.

Dans ce sens, les standards de l’AIEA, notamment le GSR Partie 7, comprennent la méthodologie d’élaboration et de mise en œuvre d’un plan de préparation et d’intervention en cas de situation de crise incluant l’information et la communication avec le public.

Enfin, il s’agit de mettre en place un comité pour transmettre les conclusions et recommandations issues de ce symposium et les traduire en actions concrètes à travers des réunions techniques, des formations, des rencontres d’échange d’information et d’expérience, et ce, dans le cadre d’un processus d’amélioration continue.

A la fin de l’événement, le Président, M. Jason Cameron, a présenté ses recommandations à l’AIEA. Il s’agit de cinq recommandations axées sur les thèmes suivants :
1. Principes et dispositions pour une communication efficace 
-Le Président recommande de finaliser le projet de guide sur « Arrangements for Public Communication in Preparedness and Response for Nuclear or Radiological Emergency » et assister les Etats membres dans son implémentation rapide par le biais de formations, d’exercices, de rencontres, etc…
-Le Président encourage les Etats membres à utiliser le « Safety Guide » pour renforcer leur communication en situations d’urgence et à faire part à l’AIEA de leur avis concernant ce guide.

2. Des méthodes pratiques pour implémenter les dispositions relatives à la communication en cas d’urgence nucléaire ou radiologique
‐Le Président recommande à l’AIEA de mettre à la disposition des Etats membres les outils et matériels, y compris les outils de e-learning, pour aider les Etats membres à développer leurs capacités nationales en communication en cas d’urgence.
‐Il recommande aussi que les Etats membres demandent et participent aux exercices et à la formation relative à la communication en cas d’urgence nucléaire ou radiologique.

3. Répondre à la question ‘ Am I safe ?’
‐Le président recommande à l’AIEA de continuer de mettre à la disposition des Etats membres des guides pour répondre aux questions du public dans un langage simple et compréhensible.
‐Il recommande également que les Etats membres adoptent les guides de l’AIEA sur la manière de mettre en perspective la communication, dans un contexte national, et les risques radiologiques dans le domaine médical.

4. Intégrer les outils de communication innovants dans les arrangements en matière de communication
‐Le Président recommande à l’AIEA de développer les guides sur l’utilisation des nouveaux médias pour la communication avec le public en cas d’urgence nucléaire et radiologique et d’intégrer les nouvelles technologies, y compris des simulations sur les réseaux sociaux dans le cadre d’exercices conçus pour les Etats membres.
‐Il recommande aussi que les Etats membres donnent la priorité à l’intégration de ces nouveaux médias dans les dispositions en matière de communication, en adéquation avec chaque pays, et utilisent les outils de l’AIEA.

5. Prioriser la communication en préparation et conduite des urgences
‐Le président recommande à l’AIEA de prendre en considération toutes les conclusions du symposium et de continuer à organiser des événements sur la communication avec le public en cas d’urgence.
‐Il recommande aux Etats membres de faire de la communication avec le public une priorité au niveaux des activités nationales dans le domaine de la préparation et de l’intervention en cas d’urgence nucléaire ou radiologique.

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